Un peu d'histoire,...


Nommé successivement PRUNEROI, PRUNEROY, PRONTLEROY, ET PRON L'OISE sous la révolution (lieu où l'on trouve le prunus (en latin): merisier, le village de PRONLEROY, construit sur une pente, est posé sur le calcaire à l'ouest et sur l'argile à l'est.
 
De la préhistoire, nous ne trouvons sur le territoire de la commune que des haches en pierre polie, témoin de l'occupation du sol de nos ancêtres du néolithique.
 
Pour l'époque gallo-romaine, le territoire de Pronleroy présente les traces d'une ferme avec murs en pierres et toits en tuiles épaisses, située lieudit Le Fief d'Auvillé.
 
A une centaine de mètres de ce lieu, des photos aériennes de l'année 1976, de par la végétation, laissent apparaître les contours réguliers d'une ferme. Mais le sol en surface ne présente pas de reste de construction.
 
Le village par lui-même commence à être habité au Moyen Age, en témoigne la présence d'un sarcophage en plâtre découvert lors des fouilles archéologiques effectuées autour du clocher. Cet élément serait de l'époque mérovingienne (années 500 à 800).
 
Du bas Moyen Age, nous notons que le village dépendait initialement du Comté de Clermont, et qu'il fut donné en partie à l'Abbaye de Breteuil en 1035 par Guildin Comte de Clermont.
 
Pronleroy est le village qui vit naître Hélinand vers 1170. Cet homme dont la famille est originaire des Flandres. Proche du Chancelier Guérain, il commença sa carrière comme chroniqueur de la cour de Philippe Auguste. En 1206, il embrasse la carrière monacale et devient moine à l'Abbaye cistercienne de Froidemont près de la Neuville en Hez. Là, il écrit en Français et en Latin des poésies philosophiques, dont le célèbre "Vers sur la Mort", composé en stophes de 12 octosyllabes. on situe sa mort vers 1237.
 
Durant la guerre de cents ans, Jean II le Bon est fait prisonnier, et les états généraux piétinent à trouver une solution pour payer la dette qui ferait libérer le Roi.
 
A Paris, le prévaut des marchands, Etienne Marcel agite les bourgeois afin d'obtenir une monarchie où la bourgeoisie aurait un regard sur l'administration du royaume. En campagne, la misère est à son comble. De mauvaises récoltes, la peste de 1348 et les exactions de la soldatesque font que le 21 mai 1348 jour de la fête de Dieu, une centaine de paysans se regroupent à Pronleroy et se dirigent vers Saint Leu d'Esserent, où ils massacrent 9 gentilshommes dans un monastère. cet incident fait explosé les haines accumulées depuis de longues dates et les Jacques (paysans) enhardis par le baptême du sang, deviennent soudain furieux.
 
Au 16ème siècle, la seigneurie de Pronleroy passa dans les mains de la famille de Lancry, par le mariage d'Antoinette Herault, dame de Pronleroy et de Riffard, avec Jean de lancry IV, écuyer seigneur de Bains, et Boulogne la Grace. La famille Lancry s'illustre par de nombreux militaires.
 
Son petit fils Louis de Lancry, Capitaine au régiment royal du piémont, Chevalier de l'ordre royal de Saint Louis, épouse le 20 janvier 1713 Suzanne Le serrurier.
C'est chez elle, en l'absence de son mari, que Maximilien Emmanuel II, électeur de Bavière, trouva le gîte, alors qu'il s'était perdu en chassant. Elle était enceinte, et l'électeur, en prenant congé d'elle, le pria de l'accepter comme parrain de son enfant si c'était un fils. Il demanda aussi que tous les aînés des générations suivantes portent le prénom de Maximilien. La famille a continué à donner ce prénom, et pour distinguer les pères des fils, on les appelle tantôt Maximilien, Maxime ou Max.
 
Suzanne le serrurier fut aussi la marraine de notre cloche en 1733.
 
Son fils Maximilien Emmanuel de Lancry a été guillotiné à Paris le 6 prairial an 2 (25 mai 1794). Il était alors officier au régiment de Garde Royal.

C'est en 1790 que le curé Louis Prudhomme découvre par hasard un dépôt de lignite près du château. Cette lignite produisait une cendre végétative.
Ces cendres sont nommées "rouges" lorsqu'on les brûlait ou les lessivait pour en retirer l'alun et les autres sulfates qu'elles renfermaient, et "noires" lorsqu'on les broyait et qu'on laissait la lignite sans la brûler. Les cendres rouges étaient préférées des paysans qui les employaient comme engrais pour bonifier les prairies.
Pour augmenter ses revenus, durant l'empire, Maximilien de Lancry exploita ce gisement. Il lui rapporta de grosses sommes d'argent. La fin du blocus continental, les nouvelles lois sur l'exploitation entraînèrent la débâcle de cet industrie.
Le marquis, pour ne pas réduire ses ouvriers au chômage, fit continuer le travail, s'endetta, fit des emprunts onéreux, et finalement, pour faire honneur à ses engagements, dût vendre ainsi toutes ses propriétés de Pronleroy.

Cette activité perdura par le rachat de celle-ci par Monsieur Frédéric Perrot, mais cessa en 1832.

En 1806, Madame de Lancry de Pronleroy donna un exemple utile en se soumettant elle et ses jeunes enfants, au procédé de la vaccination contre la variole, en présence d'une nombreuse assemblée.

Le 10 juin 1918, le général Mangin établi son quartier général à Pronleroy.
A 16h00, il réunit ses divisionnaires et leur donne connaissance de l'ordre 9051, qui stipule la contre attaque de Mery Courcelles aura lieu le plus tôt possible dans la journée du 11 juin. La bataille aura une dirction est-ouest. Quatre divisions sont engagées: la 129ème Division d'Infanterie qui a pour objectif le grand bois, la 133ème ferme du moulin, la 165ème: Belloy Lataule et la 48ème Saint Maur. Les chars seront échelonnés en profondeur et partiront derrière l'infanterie et tacheront de la rattraper au plus tôt. Mangin dessine sur le boulier de la salle de billard du château un croquis avec des flèches qui pénètrent au flanc de la poche ennemie.
 
En 1940, un combat aérien se déroule dans le secteur de Pronleroy-Angivillers.
Le commandant Maurice Arnoux est abattu sur la route d'Angivillers au lieudit "Les Grès" à boerd de son "Maurane saulnier 406" par des chasseurs allemands messerschmitt 109 E3.
 
De l'occupation allemande, le village est libéré le 30 août 1944.
 
Une cloche nommée "Jacqueline Thérèse Marie de la Délivrance" salut cet événement.

AJOUT de Mr Daniel ALBAIR   ( Septembre 2019 )
Louis Maximilien Emmanuel de Lancry, marquis de Pronleroy, né en 1713 à Saint-Quentin (Aisne) est bien le fils de Louis de Lancry et de Suzanne Le Serrurier, mais ce n’est pas lui, c’est son fils (et de Catherine Madeleine Jeanne Ignace de Casaubon), Louis Claude Joseph de Lancry, né à Paris le 19 juillet 1768, qui eut le cou coupé le 6 prairial an II…

Suzanne Le Serrurier n’est pas la mère, mais la grand-mère du conspirateur ! (motif de son exécution).



 
 

Jean Claude TABARAN